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professionnelle et personnelle

Face à la parole blessante

Quelles sont les bonnes et les mauvaises attitudes face aux agressions verbales ?

Nombreuses sont les occasions de subir des attaques verbales, que ce soit au travail ou dans la vie personnelle, et d’en être affecté. Nous pouvons alors réagir, soit par de mauvaises attitudes qu’il nous faut combattre car elles risquent de faire du tort, soit par de bonnes attitudes qui permettent de supporter l’attaque et le cas échéant de faire progresser la relation avec l’agresseur.
Si vous êtes l’objet de paroles blessantes, voici quelques pistes pour ajuster votre réaction.

Les mauvaises attitudes :

Prendre pour soi.

Ce serait par exemple, recevoir comme une insulte qu’on vous traite d’analphabète. C’est peut-être le cas mais ce n’est pas une honte.

Rendre l’agression.

Vous avez le droit de vous mettre en colère, mais vous venger serait nuisible.

Fuir.

Par exemple parler d’autre chose pour ne pas faire face à la situation.

Compenser.

Par exemple en déchargeant votre douleur sur un de vos proches, en utilisant un palliatif tel que manger trop, boire trop etc.

Les bonnes attitudes :

Accepter d’être mal.

Ne niez pas votre douleur. Comment penser qu’on peut être bien quand quelqu’un nous blesse ?

Reconnaître l’agression.

Quelle que soit la raison historique (vous avez peut-être joué un rôle dans le déclenchement de l’agression), celui qui agresse a tort.

Examiner vos motivations.

Dans ces moments-là, vers quoi voulez-vous aller ? Avez-vous envie de voir votre agresseur comme quelqu’un qui souffre ?

Comprendre pourquoi l’autre est agressif.

Si votre interlocuteur est blessant, c’est qu’il a un problème. Quand tout va bien dans la vie, on n’a pas besoin d’être agressif. Utilisez votre lucidité pour trouver les causes profondes de la malveillance de votre interlocuteur.

Enlever le couteau de la blessure morale.

Si quelque temps après l’agression verbale, vous vous sentez encore mal, faites l’effort de trier vos pensées : ce qui n’était pas recevable dans les propos qu’on vous a tenus, enlevez-le de vos pensées ; ce qui était justifié, utilisez-le pour faire des progrès et supprimer une source de reproches.

Communiquer de manière opportune.

Une communication efficace ne se fait pas toujours à chaud. Préparez à l’avance des messages qui feront du bien à votre agresseur (en commençant peut-être par lui faire prendre conscience qu’il vous a blessé). Veillez à ce que ces messages ne comportent rien d’humiliant, qu’ils soient totalement vrais, très brefs, et délivrez-les à bon escient, une seule fois.

Personne n’est heureux d’être agressif. Vous qui êtes destinataire de paroles blessantes, vous avez un choix à faire. Vous pouvez souffrir ou décider d’utiliser ce signal pour le bien : le vôtre et celui de votre vis-à-vis.

Ecrit en collaboration avec Appel Espérance

5Vos témoignages

Je suis absolument choquée de vous voir écrire en “bonne réaction” Accepter d’être mal. Mais qui vous dit que ce n’est pas le cadre qui fait mal. Vous parlez d’agressivité mais rien ne justifie l’agressivité. D’ailleurs l’agressivité répétée a un nom qui s’appelle “L’harcèlement”. Donc attention, le management doit aider le subordonné dans l’accomplissement de ses taches et le recadrer si besoin dans la bienveillance. Là, vous parlez d’un management obsolète. Un management agressif qui n’a pas lieu d’être au sein d’une entreprise. Il faut savoir garder son self contrôle et savoir se remettre aussi en question. J’ai été formatrice en “relation client” et employée avant. Je disais à mes apprenants, soyez irréprochables, faites bien votre travail et on ne pourra rien vous dire. J’ai été pendant de nombreuses années la meilleure commerciale de ma société, faisant gagner une somme monstrueuse chaque mois à mon directeur. J’étais donc en position de force, il était terrorisé à l’idée que je parte pour une autre société donc je savais que j’étais en position de force. Je faisais 6h de travail par jour et mon salaire avoisiné les 4000 euros. Et cela juste avec mes primes. J’ai changé de métier, j’aime le challenge et donc je me suis dirigée dans la recherche d’art et c’est passionnant.
Mais franchement, je trouve vos propos “lunaires”.

    Bonjour,
    Merci de vous être exprimée à la suite de notre article.
    L’idée était ici d’encourager la personne agressée verbalement (dans la vie professionnelle ou personnelle) à ne pas se convaincre qu’il ne s’est rien passé. Si elle intériorise ses blessures, elle va consumer ses ressources internes.
    Reconnaître que ça fait mal est la première étape.
    Il n’est pas du tout question d’accepter dans le sens d’encaisser, d’endurer.
    L’agressivité n’a pas lieu d’être mais elle a lieu (l’agresseur n’a pas trouvé le moyen de faire autrement).
    Je suis heureuse de lire que vous savez faire autrement.
    Cordialement,
    Isabelle

C’est l’histoire de ma vie : humiliations, critiques qui rabaissent, moqueries, chantage affectif et parfois coups aussi.
Tout cela depuis l’enfance et dans tous cadres (familial, scolaire, professionnel, musical etc.) ce qui a fait de moi un être extrêmement rancunier. Dieu m’aide au quotidien depuis 24 ans de conversion, mais je dois avouer que faire du bien à mon agresseur m’est tout bonnement impossible. Mais avec le Très Haut tout est possible à celui qui croit.

Il faut 10 paroles gentilles pour faire oublier une parole blessante.
Oui, 10.

Bonjour, Je viens de lire votre article et pour moi c’est une situation que je vis tous les jours aussi bien au travail qu’à la maison. Quand je reçois ses paroles blessantes, je les prends sur moi en silence alors que je souffre à l’intérieur et je n’arrive pas à passer à autre chose. Ma fille de 7 ans a dit dernièrement qu’elle voulait changer de parents parce que l’on était trop sévère avec elle. Depuis, même si je lui ai dit ce que j’en pensais, je n’arrive pas à positiver et je rumine en pensant que je suis qu’une moins que rien. Au travail à chaque fois que mon patron fait des réflexions, je n’arrive pas à le prendre du côté positif et mets du temps à retourner vers lui même pour une question banale. Mon témoignage n’est pas positif mais j’espère un jour arriver à positiver lors des attaques verbales.