Travail de nuit
Définition:
Est considéré comme travail de nuit tout travail ayant lieu entre 21h et 6h.
Physiologie des rythmes biologiques :
La plupart de nos rythmes biologiques ont une durée proche de 24 heures. Ils sont appelés rythmes circadiens. Ils concernent l’alternance veille-sommeil, mais aussi la température du corps, la fréquence cardiaque, la tension artérielle et certaines productions hormonales.
La physiologie du sommeil :
Le sommeil est constitué de cycles qui se succèdent tous les 90 à 110 minutes.
Chaque cycle comporte 5 stades :
- le stade 1 correspond à la phase d’endormissement,
- le stade 2 au sommeil confirmé,
- les stades 3 et 4 au sommeil profond,
- le stade 5 au sommeil paradoxal.
Le sommeil paradoxal occupe environ 20 % du sommeil total. Il se répète régulièrement et sa durée augmente progressivement au cours de la nuit. Le sommeil paradoxal est un sommeil dit réparateur. Il permet la réparation davantage de la fatigue mentale que physique.
Les effets du travail de nuit :
La majorité des rythmes circadiens ont un maximum diurne et un minimum nocturne.
Le travailleur de nuit doit donc faire face à deux problèmes :
- travailler en état de désactivation nocturne d’où l’obligation, à tâche égale, d’un effort supplémentaire,
- dormir en état de réactivation diurne d’où un sommeil plus court et de moins bonne qualité.
Cela entraîne une fatigue physique et psychique supplémentaire qui s’accumule progressivement.
Le sommeil diurne est toujours de moins bonne qualité et de durée inférieure (2 à 3 heures) à celui de la nuit.
L’étude des cycles de sommeil diurne montre que c’est surtout le sommeil paradoxal qui est amputé.
Les autres facteurs aggravants du travail de nuit :
- Irrégularité des prises alimentaires.
- Poursuite des activités sociales et familiales de l’entourage.
- Logement ou quartier bruyant empêchant un bon repos diurne.
- Impression d’isolement et de retrait par rapport à la vie sociale et professionnelle.
- Difficultés à suivre des formations (qui se font toujours de jour).
Le travailleur de nuit continue à vivre entouré par un monde où les activités diurnes prédominent. Il a donc beaucoup de mal, d’une part, à récupérer de sa fatigue nocturne, et d’autre part, à mener une vie sociale et familiale équilibrée.
Cependant, un certain nombre de travailleurs choisissent volontairement ce type d’horaires pour différentes raisons et s’y adaptent très bien.
Conséquences sur la santé du travail de nuit:
Troubles du sommeil :
difficultés à s’endormir, réveils fréquents, durée du sommeil plus courte, sommeil de moins bonne qualité…
Troubles mentaux :
irritabilité, agressivité, surmenage, tendance dépressive, consommation excessive de médicaments, de café ou d’alcool.
Troubles digestifs :
brûlures à l’estomac, troubles fonctionnels intestinaux, tendance à manger plus gras, plus sucré et plus souvent, ce qui peut entraîner une prise de poids.
Augmentation des accidents du travail graves
(surtout entre 1h et 4h du matin).
L’intolérance au travail de nuit augmente avec l’âge.
Les sujets de plus de 45 ans supportent souvent moins bien le travail de nuit.