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Revers des réseaux sociaux

L'effet boomerang des réseaux sociaux : l'irrespect au lieu de la reconnaissance de soi

Surexposition et irrespect

Nous vivons dans un monde où le virtuel tend à prendre le pas sur le réel. Si les réseaux sociaux constituent un bon moyen de se faire connaître et de communiquer avec des amis perdus de vue, ils génèrent aussi des écueils pouvant prendre de l’ampleur (manque de confidentialité, surexposition, facilité à se comparer aux autres etc.) et ne facilitant pas le respect. Des études ont démontré que Facebook rendait les gens malheureux. Voyons pourquoi.

Obtenir une reconnaissance

Beaucoup de gens sont déprimés et affichent une faible estime d’eux-mêmes. Le regard des autres est donc important pour eux. S’ils n’arrivent pas à obtenir une reconnaissance dans la « vie réelle » ils tenteront de l’obtenir via les réseaux sociaux de type Facebook ou en tenant un blog. Hélas sur les réseaux sociaux comme dans les blogs chacun n’expose que la partie la plus « valorisante » de sa vie (photos de famille très étudiées délivrant l’image de la « famille parfaite », photos de vacances de rêves, photos de remises de prix etc.). Ceci va créer une surenchère permanente exacerbant les comparaisons et la jalousie. Pour celui qui n’a pas confiance en lui ou qui se déprécie, un réseau comme Facebook peut vite devenir un poids à porter au quotidien.

Rechercher l’approbation des autres

Lorsqu’on a un caractère faible et qu’on a tendance à rechercher l’approbation de chacun, le simple fait de donner trop d’informations sur soi attire l’irrespect des autres. Quelqu’un qui livre lui-même des pans entiers de sa vie en pâture aux autres sera la cible des moins tolérants et des plus sarcastiques.

Obtenir l’irrespect

Le livre « Osez vous faire respecter » (S.Clerget et B.Costa-Prades) explique que la surexposition sur les blogs ou à travers les réseaux sociaux revient à « donner à tout le monde le droit et le pouvoir de se mêler de notre vie et de nos choix ». Se « mettre à nu » favoriserait le manque de respect. Notre vie ne nous appartient plus.

Se fragiliser soi-même

En conclusion nous dirons que le fait de se surexposer donne toute légitimité à l’autre de vous juger. En vous surexposant vous croyez obtenir une certaine popularité mais au lieu de ça vous donnez à l’autre le pouvoir de vous juger. Et si vous attachez de l’importance à l’avis des autres alors vous vous fragilisez moralement. En général, mieux vaut connaître sa propre valeur et la garder pour soi plutôt que de surexposer des faits tendant à la prouver.

1Vos témoignages

Étant auteur, auteur-compositeur et tenant des blogs, j’ai eu tendance, pendant des années, à partager tout ce que je faisais sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook, en pensant que cela pouvait créer une « dynamique » propre à faire connaître mes productions. Certains réseaux comme Instagram, assez artistique, où la communauté est toujours très positive, ne posent pas de problèmes. Sur Instagram on ne connaît pas vraiment celui qui regardera les photos qu’on poste et on reste dans une optique communautaire : il y a celui qui aime les photos de Londres, celle qui aime les photos d’objets vintage, ceux qui aiment les belles cylindrées etc. Cela reste assez « bon enfant ».
Par contre sur Facebook, selon les générations, il peut y avoir un réel phénomène de « surenchère ». Celui qui poste des photos de lieux de rêve va vite être jugé (« Mais comment fait-il pour se payer de telles vacances tous les quatre matins ? »), celle qui poste des photos de sa petite famille sera également « scrutée » (« Mais comment a-t-elle fait pour fonder une si belle famille, elle qui a divorcé tant de fois ? ») etc. Sur certains réseaux les susceptibilités et la jalousie des autres sont exacerbées. J’ai remarqué qu’à chaque fois que je postais l’un de mes passages télé ou ma participation à une émission de radio je récoltais des commentaires pas très élogieux. Si j’ai été dans l’incompréhension quelques temps, j’ai vite compris que les gens se « comparaient » les uns aux autres. Certains vous en veulent inconsciemment de « faire ». Il y a une frustration de la part de ceux qui n’ont pas osé prendre des risques à un moment donné. C’est fort dommage mais cela reste un comportement psychologiquement « humain ». Par exemple, à chaque fois que je postais des informations sur la sortie d’un de mes livres ou disques certains commentaient : « Qui t’a pistonnée ? » ou encore : « Tu n’aurais pas dû utiliser cette photo qui ne te met pas en valeur ! ». On est vite pris à son propre jeu.
J’ai compris, peu à peu, qu’il valait mieux moins faire connaître son travail et demeurer dans une optique positive et productive plutôt que de récolter quelques lecteurs potentiels contre beaucoup d’ennuis… Mon seuil de tolérance a été atteint le jour où un ami psychologue de métier que je connaissais et appréciais depuis plus de 15 ans m’a fait toute une scène au téléphone car j’avais publié un livre sur la psychologie masculine qui selon lui ne pouvait pas être écrit si on n’était pas « psychologue de profession ». Cet ami m’a ensuite radiée de ses réseaux. J’ai été très déçue de cette attitude, surtout de la part d’un psychologue car on apprend généralement aux psychologues à être tempérés, chaleureux et empathiques. C’est un simple post sur Facebook qui a déclenché cette « lame de fond » si je puis dire.

Récemment j’ai quitté Facebook et j’ai remarqué que les gens intéressants et les vrais amis prenaient du coup de mes nouvelles directement par email. J’ai adressé des photos de mes enfants et de la famille via email à mes amis qui me le demandaient et qui avaient l’habitude de voir grandir les petits de cette façon, « à distance ». J’ai regagné en sérénité depuis que j’ai quitté Facebook et j’ai plus de temps pour moi.

Lorsqu’on propose comme moi ses productions personnelles, finalement Facebook ôte tout effet de surprise et n’apporte pas grand chose.
Cette aventure Facebook qui aura duré 9 ans m’aura permis de comprendre que plus on en dit sur soi plus on laisse aux autres la possibilité de juger. J’ai aussi compris ceci : les petits groupes informels de jadis (lycée, fac, entreprises) se recréent sur Facebook et souvent les mêmes travers des uns des autres réapparaissent. Faire revivre les groupes informels et les rivalités d’hier n’est pas bénéfique selon moi.

Je mets en garde les plus jeunes concernant les photos qu’ils publient sur leur page et dont certains se servent ensuite pour les harceler ou les appâter. Certaines photos ne disparaissent jamais des réseaux, c’est pourquoi il est ESSENTIEL sur les réseaux comme sur les blogs d’utiliser un pseudo qui ne salira pas, par la suite, votre nom de famille, celui que vous ne pouvez pas changer pour un entretien d’embauche, par exemple.