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professionnelle et personnelle

Aider sans prendre le pouvoir (1)

Si j'aime aider les autres, n'est-ce pas parce que j'ai une tendance nuisible à me poser en Sauveur ?

Un thérapeute/accompagnant/pasteur est appelé à apporter des soins psychologiques à celui qui souffre.
La situation se prête à la mise en place d’un triangle dramatique : celui qui souffre se pose souvent en Victime, il désigne fréquemment un Persécuteur, et celui qui aide peut vouloir sauver tout le monde.

En tant qu’aidant, pour ne pas créer de triangle dramatique, je dois comprendre pourquoi j’ai tendance à être Sauveur, ce que j’y gagne.

On peut devenir Sauveur

par besoin de reconnaissance, envie de briller, d’être apprécié.

En m’efforçant de faire plaisir aux autres, de leur rendre service ou en me soumettant trop facilement à leur autorité (autrement dit en sauvant mes chefs), je cherche à m’attirer leur reconnaissance. Travailler pour les autres rehausse l’image que j’ai de moi.

par culpabilité.

Parce que je m’identifie trop à ceux qui souffrent, je me sens coupable, fautif et mal à l’aise lorsque quelqu’un de mon entourage éprouve des difficultés et se sent malheureux. J’estime ne pas avoir le droit d’être heureux quand les autres ne le sont pas.

par orgueil.

J’ai une tendance narcissique à penser que je détiens la vérité pour les autres. Je suis convaincu que l’autre irait beaucoup mieux s’il suivait mes directives. J’ai toujours une solution pour lui.

Cette tendance à se comporter en Sauveur provient de blessures du passé qui ne sont pas encore guéries. Pour aider autrui sans prendre le pouvoir, un préalable est de s’aider soi-même en prenant conscience de ses propres blessures du passé et en les soignant.

Cet article fait partie d’une série :

  1. Comment ne pas créer de triangle dramatique (cet article)
  2. Comment ne pas entrer dans un triangle dramatique existant
  3. Comment en sortir si l’on y est entré

3Vos témoignages

” Si l’autre me demande mon aide, que je la lui donne et qu’il n’est pas capable de la recevoir, je peux remettre en cause la manière (certainement maladroite) dont je l’ai aidé.
C’est bien moi qui suis responsable de ce que je donne à l’autre.”
Renaud Perronnet – EVOLUTE Conseil
http://www.evolute.fr/relation-aide/juste-accompagnement

Prendre ponctuellement le pouvoir pour aider me parait une bonne chose. On est tous appelé un jour à prendre une certaine autorité (semblable au pouvoir) pour aider. Le bon Samaritain a pris en main son prochain. C’est une forme de pouvoir. Il ne s’est pas posé de question ; il a agi par instinct, suivant sa conscience.
Dans ce sens, je crois qu’il est bon de prendre un certain pouvoir momentané (important !) sur le prochain : il en a besoin et cela le sécurise.
Bien entendu, pour autant que le prochain accepte ce “pouvoir”. Question d’humilité…

    Merci pour ce commentaire.
    Je crois qu’il faut faire la distinction entre sauver et secourir. Le Sauveur dont il est question dans l’article risque d’imposer ses vues, y compris à quelqu’un qui a sollicité son aide.
    C’est différent du secours, de l’assistance que l’on se doit d’apporter à une personne en danger. Le terme plus approprié dans ce cas serait plutôt sauveteur.
    Isabelle